Production de l’eau potable
Les sources de production de l’eau potable diffèrent d’une région à l’autre compte tenu des caractéristiques géographiques et climatiques. Elles dépendent aussi du développement des besoins en eau de chaque région.
Modes d'approvisionnement des régions
Le Grand Tunis
La région du Grand Tunis s’approvisionne essentiellement en eau à partir des eaux du Nord acheminées par le canal Mejerdah-Cap Bon et des Barrages Kasseb et Béni Mtir.
Sur les abords de Tunis Ouest, il existe un complexe de traitement et de stockage des eaux qui proviennent du canal Mejerdah-Cap Bon et du barrage Kasseb : il s’agit du complexe de traitement des eaux de Ghédir El Golla.
L’eau produite est acheminée aux réservoirs du Grand Tunis (le volume produit a atteint 201,4 Mm3 en 2019). On y ajoute les eaux produites par la station de traitement de Fernana (Gouvernorat de Jendouba) pompées à travers la conduite d’adduction des eaux du barrage Béni Mtir soit un volume total de 203,6 Mm3 en 2019.
Bizerte
Cette région est alimentée à partir de la nappe de Mateur, de la station de traitement des eaux de Joumine et Sejnane ainsi qu’avec des ressources propres. Le volume total produit en 2022 a atteint 45,3 Mm3.
Cap-Bon, Le Sahel et Sfax
Eaux de la nappe profonde de Kairouan.
Eaux de la nappe profonde de Jelma, Sbeïtla et Hajeb Laâyoun.
Ressources locales.
Région du Sud-Est
Cette région qui comprend les deux gouvernorats de Mednine et Tataouine est alimentée par des ressources locales et aussi par les eaux en provenance des stations de dessalement de Djerba et Zarzis.
Gabès
La région de Grand Gabès est essentiellement alimentée à partir des forages locaux de la région (34,1 Mm3 en 2022), des régies autonomes (… Mm3 en 2022) ainsi que des stations de dessalement des eaux saumâtres de Gabes (… Mm3 en 2022), Mareth (… Mm3 en 2022), Matmata (… Mm3 en 2022) et Belkhir (… Mm3 en 2022).
Dessalement des eaux saumâtres
Station | Date de réalisation | Débit nominal (m3/jour) |
---|---|---|
Kerkennah | 1983 | 3300 |
Gabès | 1995 | 34000 |
Zarzis | 1999 | 15000 |
Djerba | 2000 | 20000 |
Djerba (extension) | 2007 | 5000 |
Ben Guerdane | 2013 | 1800 |
Mareth | 2015 | 5000 |
Matmata | 2015 | 4000 |
Kébilli | 2015 | 6000 |
Souk Lahad | 2015 | 4000 |
Douz | 2015 | 4000 |
Belkhir | 2015 | 1600 |
Les station de traitement
Nom de la station | Année de mise en service | Débit nominal (L/S) |
---|---|---|
Ghédir El Golla | ||
- ST1 | 1970 | 1400 |
- ST2 | 1981 | 2000 |
- ST3 | 2002 | 2000 |
- ST4 | 2013 | 2000 |
Fernana | 1954 | 1200 |
Mateur | 1984 | 1000 |
Belli | ||
- STB1 | 1984 | 2000 |
- STB2 | 2003 | 2000 |
Sidi jedidi | 2000 | 400 |
Oued El Kbir | 1930 | 100 |
Harkoussia | 1974 | 100 |
Ain Drahem | 1987 | 60 |
Zahrat Medien | 1992 | 40 |
Mlaabi | 2002 | 40 |
Zouhour | 2004 | 300 |
Znatir | 2013 | 200 |
Le traitement d'eau
Les eaux brutes subissent un traitement physio-chimique.
L’eau brute subit les étapes de traitement suivantes : la coagulation-floculation, la décantation, la filtration et enfin la désinfection.
1. La coagulation-floculation
Elle consiste en l’ajout de sulfate d’alumine ou d’un coagulant dont les quantités et les doses injectées sont fixées selon la turbidité de l’eau brute et suite à des tests de floculation réalisés au laboratoire de suivi des stations de traitement. L’ajout de floculant tel que le polyélectrolyte permet la transformation des matières en suspension en des flocons pour en faciliter la décantation.
2. La décantation
C’est la phase de collecte des matières en suspension, concentration et élimination des boues.
3. La filtration
Elle consiste à faire passer l’eau à travers des filtres à sable permettant la rétention des matières non décantées, des algues et des micro-organismes. Des pompes et des sur-presseurs d’air assurent le lavage à contre courant des filtres à sable.
4. Traitement complémentaires occasionnels
En cas de goût ou d’odeur désagréable le charbon actif peut être utilisé en tant qu’absorbant.
5. La chloration
En phase de pré-chloration, l’injection de quantités de chlore pendant le traitement favorise la diminution de la teneur en matières organiques et la lutte contre la prolifération d’algues, ce qui facilite le processus de traitement et maintient la propreté des stations de traitement.
6. Phase de post-chloration (désinfection finale)
L’injection des quantités optimales d’eau de javel permet d’éliminer les micro-organismes qui persistent et de faire face à toute contamination éventuelle dans le réseau et ce, depuis les ouvrages de production d’eau jusqu’au robinet du consommateur. La régulation de la dose de javel nécessaire se fait d’une manière automatique selon la quantité et le débit de l’eau.
Contrôle sanitaire de l'eau
En 2019, le nombre des échantillons qui ont été analysés a atteint 48907 des analyses bactériologiques dans les laboratoires de la SONEDE dont 97,4% des cas sont propres.
Ainsi, les résultats de ces analyses sont conformes aux normes tunisiennes et aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En parallèle, la SONEDE effectue des analyses physico-chimiques des eaux distribuées. Outre l’auto-contrôle assuré par la SONEDE, les services du Ministère de la Santé Publique effectuent des analyses bactériologiques des eaux distribuées dans les zones éloignées des laboratoires de la Société et ceci en vertu de la convention signée par les deux partenaires.